The Qajaq Program : les jeunes Nunavutois acquièrent des compétences durables

youth in kayaks

Pendant de nombreuses années, le qajaq a émaillé l’histoire du hameau de Chesterfield Inlet, situé au Nunavut. Les dernières générations ont toutefois délaissé cette pratique traditionnelle. Au début des années 2000, un enseignant de la région, Glen Brocklebank, a commencé à s’intéresser au qajaq, à l’utilisation qu’en faisaient autrefois les Inuits et à la façon dont il pourrait inciter ses étudiants à participer à la revitalisation de cette précieuse tradition. Grâce à un financement initial octroyé par le gouvernement, Glen et une équipe d’étudiants ont réussi à fabriquer neuf qajaqs en dix jours dans le cadre d’un projet scolaire. Cette expérience pilote fut couronnée de succès, et Glen a reçu des fonds additionnels pour se procurer l’équipement permettant aux étudiants de mettre leurs embarcations à l’eau, afin qu’ils apprennent quelques techniques de navigation et acquièrent des connaissances en matière de sécurité aquatique.

Le Qajaq Program permet aux jeunes de tisser des liens avec des conservateurs de savoir et des aînés et d’apprendre, à leur contact, à construire et à manœuvrer leur propre embarcation. Dans le cadre de ce programme, les jeunes de Chesterfield Inlet construisent des qajaqs selon des méthodes vieilles de plusieurs centaines d’années. Ils créent également des qajaqs spéciaux qu’ils peuvent expédier aux autres communautés en guise d’outil pédagogique.

Ce programme s’adresse aux élèves de la 9e à la 12e année (2e à 5e année du secondaire). Ceux-ci participent au processus de fabrication d’un qajaq et apprennent certaines techniques de navigation. L’assiduité scolaire constitue en outre un critère important, et les élèves qui participent au programme sont pratiquement toujours présents en classe : ils prennent leur engagement au sérieux et en sont fiers! Les plus jeunes élèves sont aussi invités à assister aux différentes activités, ce qui stimule leur intérêt futur pour le programme.

Les retombées positives du programme sont nombreuses. Les jeunes tissent des liens avec les aînés qui leur transmettent leurs connaissances traditionnelles. Les étudiants apprennent de nouvelles compétences qu’ils peuvent mettre à profit lors de la fabrication de qajaqs et d’autres activités comme les sports et la chasse. Les nouvelles connaissances en matière de sécurité aquatique qu’ils acquièrent sont inestimables, puisqu’ils apprennent à ne pas craindre l’eau.

Le Qajaq Program renforce sans conteste le sentiment d’appartenance à la communauté. Le conseil du hameau s’est souvent réuni pour regarder les étudiants confectionner leur qajaq et manœuvrer leur embarcation sur l’eau. Les membres de la communauté éprouvent une immense fierté de voir les jeunes participer à la revitalisation de cette précieuse tradition et tirer de cette expérience de belles leçons de vie.